Adoum Moussa est le garde du corps. Mais il est toujours accompagné de son unique adjoint surnommé à juste titre de " Hun ". 3 m 87 et 257 kg à eux deux, ces géants de la garde rapprochée sont inséparables. Adoum Moussa, monument de la garde nomade républicaine tchadienne, s'est très tôt associé au tandem " Nassara Sessions ". Athlétique, diplômé d'Usumi Namchu Zéné (art martial tchadien), professeur émérite au Conservatoire des Armes et Métiers de N'Djaména ; sa force et sa bravoure lui ont valu des éloges dithyrambiques au sein même du gouvernement, qu'il quitte courant 2006 avant de rallier les Nassara Sessions. Adoum Moussa et le " Hun " accompagnent Starglouglou et DJ Manuloup lors de chacune de leurs sessions.
Le groupe Nassara Sessions est composé de Starglouglou et de DJ Manuloup.
Mais loin d'être un duo, c'est avant tout un collectif dont chaque élément participe à la construction de l'édifice Nassara Sessions. Sans toutes les personnalités gravitant autour d'eux, ils ne seraient pas devenus ce qu'ils sont.
Déjà connu dans les milieux undergrounds, Arnaud Glouzouic, alias Starglouglou s'est immiscé dans la sphère pop rock dès son plus jeune âge. Né en 1976, élevé dans un contexte familial aisé, il fut très proche de sa mère qui demeura sa confidente, son soutien de tous les instants. Adolescent, et ce malgré son look de " jeune premier de la classe ", il était déjà ce leader qu'on connaît : intégriste de la musique, ambassadeur du son, esthète des baffles. Pour lui, le but est de mener le Djihâd en faveur d'un son pur mêlant des courants musicaux de tous horizons. Il se dit plutôt rock que roll, moins coupé que décalé, mais 100 % pop. Il a débuté sa carrière grâce à son ami le déjanté Philippe Katerine pour qui il a tourné quelques clips en tant que figurant.
Emmanuel Loup, alias DJ Manuloup, s'apparente déjà plus à un néophyte sorti de derrière les fagots. Cousin éloigné du chanteur canadien Jean Leloup dont il a hérité la voix et l'excentrisme, il naît au sein d'une famille modeste qui a voulu se débarrasser de sa noble particule patronymique. Né à Albi en 1978 de père routard et de mère distincte, il connaît une éducation " à la dure ". D'apparence austère, cheveux rasés, il aurait un passé militaire sans précédent. Lors des sets qu'il anime avec son compère Stargouglou, il se munit toujours de son sac à dos vert kaki fétiche. Personne ne sait vraiment ce qu'il contient. Des bruits circulent : armes, matériel électronique, drogues, médicaments divers (Flagyl, Intétrix, 5 sur 5 tropic…). Ce que l'on sait de lui de source sûre c'est qu'il est de nature fragile et qu'il aurait de ce fait déserté de l'armée afin de se reconvertir dans la musique.
Surnommé l'as des platines par nombre de ses confrères, c'est le cerveau. Par lui transite tous les styles, toutes les appréciations, tout le feeling de la musique. Inspirant largement les deux acolytes précités (à moins que ce ne soit le contraire), il refuse catégoriquement d'intégrer le duo Nassara Sessions, une question de symbiose acoustique qu'il se refuse de briser. Une question d'éthique aussi : les Nassara Sessions restent des Nassaras… Né à N'Djaména sur le bord de l'avenue Sao, il a baigné dans les sons africains dès sa plus tendre enfance, ce qui fait de cet artiste un virtuose du " coupé décalé " qu'il manie fort bien aux platines.
C'est la quatrième roue du tricycle. Après Starglouglou, DJ Manuloup et Mahamarc Saleh, il est le quatrième membre du groupe " Nossif Central ". En retrait, en raison de problèmes de santé tout comme Mahamarc Saleh, il tarde à s'imposer au sein de Nossif Central. En effet, il subit une opération de la plèvre à cause d'un pneu au thorax. Opéré avec succès à la base militaire Kosseï de N'Djaména, il recouvre toutes ses capacités quelques mois plus tard et continue à jouer de son instrument de prédilection : la basse. Ceinture noire de judo, disciple d'Adoum Moussa, les Nassara Sessions devinent rapidement ses dons pour la musique. Les premières répétitions du groupe Nossif Central sont concluantes : il fera partie intégrante du combo en deux semaines seulement puisqu'il s'agit d'un ami d'enfance de Starglouglou avec lequel il a partagé les bancs des classes de CM1 et CM2.
Le journaliste attitré des Nassara Sessions. Chargé de la communication du groupe, de réaliser les interviews et les photos, c'est en quelque sorte lui qui façonne l'image du duo en qualité d'attaché de presse. Présent sur les plateaux télé et dans les coulisses, c'est lui qu'on surnomme " la fouine ". Travaille en collaboration étroite avec les magazines chargés de diffuser la pensée nassaresque. Fin diplomate, il s'occupe également des ventes d'albums à l'export. Son collaborateur privilégié s'appelle Pat Malaga, chef des ventes, et avec lequel il gère le sponsoring, le merchandising et la publicité des Nassara Sessions.
Chef des ventes polyvalent (CVP). C'est un titre prestigieux. Autant qualifié dans les ventes de boissons (il est chef des ventes chez un grand groupe français de boissons alcoolisées au Cameroun) que dans les ventes de disques (c'est lui qui gère la production, le suivi et la diffusion), on dit de lui que c'est le chef d'orchestre. Juste un exemple flatteur et non moins probant : la soirée " Fête du Bière ", c'était lui !
C'est le conseiller. Franco-tchadien, il connaît toutes les ficelles du métier mais ce n'est que tard qu'il rencontre les Nassara Sessions. Communiste convaincu, ce vieil africain baroudeur ne se montre pas beaucoup en public, ni devant les médias. Timide, mais surtout souvent malade, sa santé l'oblige à jouer de son instrument préféré, la guitare, à domicile, et ce, allongé, sous sa moustiquaire. Sa rencontre avec Starglouglou, aussi imprévue que fulgurante, marquera la création de leur premier tube qu'est " Twixm à Bololo ". Enfin, il possède la casquette de manager et de producteur : début 2006 s'achève son premier long métrage intitulé " Les filles de joie ". Il le co-réalise avec André, son ami et compatriote tchadien.
Réalisateur, distributeur, dénicheur de talents, la liste serait trop longue pour dresser l'éventail de son champ d'action. Cinéma et musique sont ses deux amours. On lui doit notamment la production de l'album de Nossif Central : " TGV Top Grenadine Viagra ". Son studio d'enregistrement est la deuxième maison du groupe. Mais le grand public le connaît davantage pour la réalisation de son fameux long métrage " Les filles de joie ", gros succès du cinéma populaire tchadien. Il participe de fait activement au développement du Septième Art au Tchad en écrivant des scénarios originaux (Tartina City, Diabolo…) et en ayant le projet fou de créer la première salle de cinéma du pays.
Dans l'ombre de sa femme, Mr Patéjo reste la figure emblématique des soirées d'antan à N'Djaména. Entraperçu au coin du bar, se faufilant discrètement à travers la horde de danseurs déchaînés du samedi soir ; il reste le travailleur acharné de la boîte de nuit " Le Number One ". Son succès le poussera, en novembre 2005, à voir les choses en plus grand, en s'exilant sous des cieux meilleurs. Mais Mme Patéjo ne l'entend pas de cette oreille car elle désire rester. C'est l'embrouille dans le couple. Finalement Mme Patéjo craque. C'est avec regrets qu'elle suit son mari, laissant derrière elle une soirée mémorable animée par " ses " Nassara Sessions.
Communément appelé " le corse " de par son origine insulaire, c'est le successeur de Mr Patéjo. Jouant le rôle de mentor des Nassara Sessions, il les propulse sur le haut de la scène car il reconnaît en eux les dignes successeurs des Dj's les plus en vogues d'Ibiza, de Londres et New York. Sa grande expérience de l'Afrique le pousse à venir travailler au Tchad où la concurrence est moins rude que dans son pays d'adoption : la Côte d'Ivoire. Il aime relever de nouveaux défis, de nouveaux challenges. Toujours la tête haute même dans les moments de doute, c'est avec acharnement qu'il effectue un joli lifting du " Feeling ", une petite boîte de nuit sombre animée par des filles habillées tout court cherchant sans cesse à vous mettre " la main au panier ".
Agé de 36 ans à peine, Dominique de Rocca Serra est un capitaliste ambitieux. Après de brillantes études à HEC Paris, il se tourne vers le Tchad en se frottant les mains. Son but est de développer l'industrie hôtelière et de répandre la culture du loisir. Accumulant stock-options et autres golden parachutes, il devient Directeur Général du complexe du Kempinski, un lieu unique à N'Djaména. Grâce à ce jeune loup issu de l'élite commerciale française, les Nassara Sessions vont donner à leur carrière une nouvelle impulsion, une dimension internationale à leur projet. Dominique de Rocca Serra louera les services du duo à raison de quelques jours par semaine afin que ces derniers mixent dans sa boîte de nuit : le Blue.
C'est l'icône. Une sorte de déesse de 5 kg, une muse sur laquelle s'appuient Starglouglou et DJ Manuloup lorsqu'ils sont en manque d'inspiration. La pochette de l'un de leurs albums a d'ailleurs reçu le prix de la " Pochette d'or " au festival Fest'Africa de Ouagadougou. L'égérie Reina figurait sur celle-ci, telle une impératrice orgueilleuse.