en plein désert de l'Ennedi (Tchad)
ici, près de 200 morts dans la seule bourgade de Manschafft
campagne de sensibilisation aux bienfaits de la bière
le peuple a soif
la ville de Nuremberg ravagée en janvier 1941
Himmler devant l'étendue des dégâts
le mélange du malt: un processus complexe
bière camerounaise de luxe
bière congolaise
de joviaux bons vivants
Först meir !!  ( A la tienne )
séminaire Castel à Bruxelles le 23-01-03
Ci-dessus :
l'orchestre polysymphonique
"Katherina Von der Hoft"
 
Ne croyez pas que la " fête de la bière " se déroule de la même manière depuis son apparition en 1876 dans la petite bourgade de Zillertaler Hortzeit-March, située au cœur de la Forêt Noire.
Traditionnellement, les trombones, barytons, accordéons, clarinettes, et autres trompettes étaient les instruments de prédilection de musiciens boute-en-train de formation. Un métier à part entière, faut-il le rappeler.
Le show demeura longtemps de pur style tyrolien et bavarois. L'orchestre jouait en costume typique, à savoir pantalon court en cuir, chaussettes blanches à pompons rouges et chapeau à plume.

La perfection était atteinte lorsque l'orchestre, alors au nirvana après des dizaines de choppes entières de bière ingurgitées, entrait dans une transe mi-mélodique mi-alcoolique. Le jovial orchestre faisait participer le public en le faisant se balancer, se lever, chanter…
De nos jours, l'esprit demeure intact, fruit d'une longue tradition séculaire. C'est l'esprit de terroir qui a forgé une identité forte à la bière. Observons maintenant en détail les épisodes de l'évolution de ce breuvage unique en son genre qui a bouleversé la face du monde… Alors qu'un referendum se préparait en 1939, afin de savoir si oui ou non une fête de la bière mensuelle (et non plus annuelle) devait être créée, la deuxième guerre mondiale éclata. En 1943, les bombardements détruisent 80% des brasseries du pays. Devant la pression populaire, le gouvernement allemand, consent alors à débloquer une enveloppe de 15 milliards de deutschemarks (soit 2% du PIB) pour en reconstruire de nouvelles, qui seront les " vitrines de la grande Allemagne " selon les célèbres propos de Heinrich Himmler, chef de la Gestapo et de la Kommandantur. Mais la plus grande partie des fonds alloués pour la reconstruction des usines proviendra du Plan Marshall d'après-guerre (4% consentis sur l'ensemble de l'enveloppe destinée aux pays ravagés). Au début du XXième siècle, on assiste à un essor sans précédent. De nombreuses brasseries fleurirent un peu partout dans la région bavaroise, puis dans tout le pays. L'engouement fut tel, que les tavernes ne purent accueillir très longtemps les milliers de personnes qui se pressaient chaque année pour fêter le nectar mousseux tant convoité. La croissance économique d'après-guerre n'est donc pas due au hasard : les centaines de brasseries disséminées à travers toute la RFA permirent au pays de prospérer en devenant leader économique sur la scène continentale. Mais en 1989, la population n'en peut plus. Le soir de la " fête nationale de la bière " provoque depuis quelques années déjà des files d'attente de plusieurs kilomètres pour rentrer dans les bars, échoppes et autres tavernes. Les statistiques démontrent que le nombre de blessés et de décès ne cesse de s'accroître chaque année ce jour-là à cause de  mouvements de foules. Il fallait réagir. Le gouvernement est dépassé par les événements et ne sait comment gérer la surpopulation de la RFA. Le peuple gronde et passe donc à l'acte pour résoudre la crise : afin d'investir de nouveaux espaces vierges en RDA voisine et d'y implanter de nouveaux lieux pour fêter " Dame Bière ", des milliers de personnes détruisent le mur de Berlin. Force est de constater que c'est la réunification des deux Allemagnes qui permit à l'économie allemande de prospérer sur le long terme : la série de construction en chaîne de nouveaux établissements et de nouvelles brasseries favorise l'emploi et le taux de chômage chute pour se stabiliser à 0,3 % en 1992, début de ce que les spécialistes appellent " La Période Ambrée ". C'est durant cette période que l'hégémonie allemande prend forme par le biais politique : la " biérocratie " règne sur l'Europe. Le Chancelier Köhl rédigera en partie le traité de Maastricht de 1992 dont l'alinéa 2 de l'article 317c stipule que " …la bière est socialisée parce qu'elle fonde la morale. Réduisant la fracture sociale, elle devient raison d'Etat, et se doit par conséquent de constituer le ciment de toute société à l'avenir ". Le traité instaura donc l'ancrage de la tradition festive de la bière dans tous les pays ayant ratifié ledit traité. Le phénomène de la mondialisation viendra parachever le système fondé sur la libre circulation des biens et des services favorisant ainsi les échanges et la concurrence. La bière s'exporte alors grâce à de nouvelles unités de productions basées dans les pays du tiers-monde. C'est un néo-colonialisme auquel on assiste en ce début de XXIième siècle : la culture, la tradition de la bière s'immisce dans les coins les plus reculés de la planète et plus particulièrement en Afrique, supplantant les coutumes locales au grand dam des défenseurs des Droits de l'Homme.
Les grandes multinationales répliquèrent en lançant des campagnes de pub vantant les mérites d'un breuvage " structurant la conscience universelle en vue de l'épanouissement d'individus libres et responsables ".
Ce discours novateur fut repris lors d'un séminaire international de la bière en 2005 par un certain Pat Malaga dans des termes plus précis lorsqu'il énonça : " Mon devoir à l'égard d'autrui qui interpelle ma responsabilité, est une investiture de ma propre liberté ".

Des propos nobles qui furent remarqués par le PDG d'une grande enseigne de la bière. Il lui propose alors un poste-clé au sein d'une filiale de la multinationale, basée à Douala au Cameroun. Pat Malaga devient alors Chef des Ventes Polyvalent (CVP). C'est à lui que revient la lourde tâche d'implanter l'esprit-bière dans ce pays.

Mais comment faire dans une nation où l'alcool de mil est roi ? C'est Starglouglou et Mahamarc Saleh, rencontrés au hasard dans un bar du quartier Bonanjo, qui apporteront la réponse à la question…